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L'attrape Souci de Catherine FAYE

Véritablement aspirée dans ce roman. Un gros COUP DE CŒUR pour ma part d'autant plus que Buenos Aires est une ville qui m'est familière et à laquelle je tiens particulièrement.

Nous suivons un garçon de 11 ans français métis qui perd sa mère dans les rues de Buenos Aires et se débrouille pour survivre comme un enfant des rues. Un garçon qui refuse de parler de son passé en France ou seulement par bribes ou rêves/cauchemars qui lui échappent. Une mère étrangement absente. Une ville dont on voit la face cachée... les bidonvilles, les petits métiers mais aussi la solidarité et la chaleur de ses habitants qui recueillent cet enfant. Un récit parfaitement écrit, facile, efficace, jamais pesant... qui nous laisse libres de nous plonger dans l'histoire.

J'ai vraiment beaucoup aimé et je vous recommande vivement de le lire.

Ces rêves qu'on piétine - Sébastien Spietzer

Ces rêves qu’on piétine est le premier roman de Sébastien Spitzer. Un grand reporter de 48 ans qui est allé s’enfermer pendant 3 ans dans la bibliothèque du mémorial de la Shoah pour se documenter, s’imprégner afin de pouvoir ensuite romancer cette période sur des bases historiques sérieuses.

Le récit se situe dans l’Allemagne d’Avril 1945. On pénètre l’esprit de Magda Goebbels à Berlin alors qu’elle est sur le point de pénétrer dans le blockhaus d’oncle Adolph. On est aussi témoin des atrocités commises sur les prisonniers Judah, Fela, Ava… Tout en découvrant des lettres saisissantes. Et pendant quelques jours nous suivons le cours irrémédiable de l’histoire.

Ce que j’ai aimé dans ce roman :
- L’écriture, journalistique et romancée. Claire précise, parfois crue, juste. Ce qui doit être dit est dit, sans enrobage, sans larmoiement, sans tomber dans la pitié. Ce n’est pas un documentaire mais bien un roman inventé.
- la véracité de l’histoire qui se base sur une histoire vraie, celle de Magda Goebbels et l’extermination. Ava est un personnage inventée mais une petite fille née dans les camp et devenu muette… a bien dû exister. Richard Friedlander a vraiment été le père adoptif de Magda… J’ai trouvé des informations à ce propos sur wikipedia. (N’hésitez pas à aller regarder, c’est passionnant).
- La façon dont sont traités et décrits les personnages : La pudeur et la grandeur de ceux qui sont persécutés,  La bêtise, la faiblesse de ceux qui persécutent et dont la vie n’est que mensonge, apparences et ignorance. Des comportements souvent dictés par des enfances frustrantes, humiliantes et une recherche d’absolu en contrepartie.
- Le rythme du livre, par l’alternance des chapitres traitant :
    - Soit de la vie de Madga, en particulier dans le blockhaus avec la remontée des souvenirs,
    - soit de la vie de réfugiés dans les camps puis de leur fuite, l’histoire d’Ava,
    - soit de la vie de Richard Friedlander au travers des lettres qu’il lui adresse. Je trouve cette invention des lettres particulièrement brillante de la part de l’auteur.

J’ai moins aimé la douleur que l’on ne peut s’empêcher de ressentir en lisant ce livre, l’absurdité, un goût amer, un reste d’incrédulité, un visage de l’homme qu’on préfèrerait parfois oublier. Finalement, on comprendra que seule la complexité de sentiments humains peut éclairer l’inexplicable (tuer ses enfants, envoyer des milliers de gens vifs au bucher…)

Je recommande donc ce livre qui n’est pas un nième récit sur la guerre car il est très original dans sa forme (épistolaire pour partie) et terriblement factuel au niveau de son contenu, sobre cinglant. En rien moralisateur il se commence et se dévore.


 

Manuel à l'usage des femmes de ménages - Lucia Berlin

Lucia Berlin est une écrivain américaine, spécialiste de la nouvelle et du récit bref. Peu connue de son vivant, elle a été qualifié par un magazine américain de « meilleur écrivain dont vous n'avez jamais entendu parler ».


A titre posthume, a été publié en 2015 ce recueil de nouvelles : Manuel a l'usage des femmes de ménage. Il contient 43 nouvelles. Celles ci reprennent des épisodes de la vie de l'auteur « croqués » sur le vif. Souvent amusants, mordants, ironiques, toujours lucides!

J'ai donc apprécié à la fois le style d'écriture de l'auteur. Un dynamique dans l'écriture qui rend la lecture envolée. J'ai également apprécié le contenu de certaines nouvelles particulièrement croustillantes. J'ai aimé les lieux, les voyages, les traditions, les milieux qui changent au fil des nouvelles et qui nous dépaysent.

Cependant j'ai regretté la longueur de ce livre de quelques 600 pages composés de 43 nouvelles sans aucune chronologie ou lien entre elles et de l'intérêt est parfois variable. Peut être un tri aurait il pu être fait pour ne garder que les meilleures. du coup, j'ai eu du mal à finir se livre car n'étant pas habituée aux nouvelles j'ai peiné à leur renouveler mon intérêt et mon plaisir de lecture.

J'ai aussi regretté le titre qui ne traduit pas à mon sens le contenu de ce livre voire le dessert un peu.

En conclusion je ne le conseillerai qu'à des lecteurs aguerris ou aimant particulièrement les recueils de nouvelles

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